écrivaine-metteuse en scène-plasticienne
maîtresse de conférences
Cie V I A N E G A T I V A (assoc.Théâtre au présent)
LA PASSION DE L'OBEISSANCE
PRESSE
Le blog de Mediapart."La passion de l'obéissance de Lydie Parisse".
Lokko Magazine. "Lydie Parisse. Un puissant théâtre du fanatisme".
https://www.lokko.fr/2022/06/28/lydie-parisse-le-theatre-du-fanatisme/
Profession spectacle. "La Passion de l'obéissance " : la soumission jusqu'à l'extrême".
https://www.profession-spectacle.com/la-passion-de-lobeissance-la-soumission-jusqua-lextreme/
altermidi.org. Billet d'une spectatrice.
https://altermidi.org/2022/05/08/la-passion-de-lobeissance-de-lydie-parisse/
Le Club de Mediapart
BILLET DE BLOG 18 JUIN 2022
La passion de l’obéissance de Lydie Parisse
Par Daniel Bahlouldruelle
« La passion de l’obéissance » de Lydie Parisse, est face à l’effacement de soi de manière intrafamiliale : via le meurtre, le terrorisme, la soumission et la souffrance. Cette autrice humaniste, garante de son époque, nous parle du fanatisme loin du journalisme et du sensationnel.
Un attentat (fictif) au Maghreb narre le récit d’une survivante entre présent et passé. Pour la fête des mères les filles d’Odette lui offrent un voyage organisé à Ouarzazate. Mais c’est le mauvais endroit au mauvais moment. Un kamikaze tue cette « blonde » qui n’est que sa mère. Pétunia, la fille d’Odette, n’aura eu le temps que de rencontrer ce frère qu'elle n'avait jamais vu. Voilà pour le résumé.
La passion de l’obéissance de Lydie Parisse a un je-ne-sais-quoi d’Étienne de La Boétie (1530-1563) qui dialoguerait avec Shakespeare (1564-1616). Son récit vient de plus loin, va plus loin.
Le Discours de la servitude volontaire n’est-il pas frère de la passion dont parle l’autrice ? La marque de naissance d’un fils matricide, n’est-elle pas le sang que veut effacer Lady Macbeth, et que tous les parfums de l'Arabie ne pourront purifier ?
L’écriture de Lydie Parisse suggère, coule, révèle, dans esprit du lecteur une lecture qui s’irrigue au sang d’encre. Elle le place dans une fraternité qui lui rappelle qu’il est humain, trop humain; et que son histoire, positive ou négative, forme l’Histoire de sa naissance. En cela les liens autrice, texte, lecteur sont fraternels.
La force de cette œuvre repose sur l'esprit positif de Lydie Parisse. Nous lecteurs, nous nous irriguons à l’encre de sa résistance qui dénonce, de son point de vue, les traumatismes qu’engendre la violence. Donc, surtout pas de soumission ! De la révolte ! et encore de la révolte !
L’écrivaine cite Jean-Luc Lagarce (1957-1995) pour nous raconter ses sentiments face à la haine et la peur : « nous devons surveiller le mal et la haine que nous nourrissons en secret sans le savoir (…), la haine souterraine, silencieuse, attendant son heure pour nous dévorer d’innocents ennemis. Les lieux de l’Art peuvent nous éloigner de la peur, et lorsque nous avons moins peur, nous sommes moins mauvais ».
La passion de l’obéissance vient du cœur et de l’âme de l’écriture combattante de Lydie Parisse, dont l’empathie surgit, page à page, dans son texte sans ponctuation, pour une apnée salvatrice.
Ce qu’il y a d’urgent Lydie Parisse le met en avant dans les anaphores de la rescapée de Ouarzazate. Voici deux exemples : « (…)
Avez-vous pensé que plus tard on parlera du monde d’aujourd’hui comme d’un monde où les gens ne découvraient leurs propres capacités d’empathie qu’en apprenant le suicide des proches la mort des autres la catastrophe ?
(…) Avez-vous pensé que plus tard on parlera du monde d’aujourd’hui comme d’un monde où les gens croyaient connaître de leurs corps les limites exactes ? ».
La passion de l’obéissance c'est peut-être savoir jusqu’où on peut aller trop loin.
Il y a des histoires qui comptent pour une société humaine et ce récit en est l’exemple parfait.
Lydie Parisse est écrivaine, metteuse en scène pour la Cie Via Negativa, plasticienne et maîtresse de conférences à l’université de Toulouse 2, où elle enseigne l’écriture dramatique dans le cadre du master Création littéraire, et a fondé le prix Prémices en 2021. Elle a publié des textes de théâtre, tous joués, et cinq essais sur la littérature et l’écriture dramatique contemporaine. Sa pièce L’Opposante a été traduite et publiée dans plusieurs langues. Ses récentes publications sont deux romans (Domens 2021) : L’Opposante de la presqu’île (édition d’art, dessins de l’autrice) et La Mort Rose. Lettres de sa servante à Saint-Pol-Roux (coécrit avec Yves Gourmelon). L'Opposante de la Presqu'île, Domens, 2019.
La passion de l’obéissance de Lydie Parisse
Domens, collection Théâtre
https://domens.pagesperso-orange.fr/index.htm
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Profession spectacle
"La passion de l’obéissance", la soumission jusqu'à l'extrême
par Florence Thérond
Université de Montpellier 3
https://www.profession-spectacle.com/la-passion-de-lobeissance-la-soumission-jusqua-lextreme/
Avec La Passion de l’obéissance, Lydie Parisse puise son inspiration dans une actualité brûlante, celle des attentats et du fanatisme. Mais ne nous y trompons pas, cette pièce n’est pas à proprement parler une pièce sur le terrorisme islamiste. C’est une pièce, comme l’indique le titre – particulièrement inspirant – sur la « passion de l’obéissance », c’est-à-dire sur l’effacement de soi dans la soumission à une autorité (familiale, religieuse), l’énergie qu’une telle soumission peut procurer à l’individu qui s’y abandonne, mais aussi la souffrance et le désastre qu’elle peut générer.
L’autrice ne défend aucune thèse sur le sujet, il ne s’agit pas de condamner ou de rejeter tel ou tel comportement violent, d’opposer telle conception à une autre. Il n’y a ici aucun dogmatisme, aucun désir d’enseigner, mais plutôt l’énergie d’entrer en résistance, contre les discours préfabriqués, laïcs ou religieux.
Lydie s’intéresse à la scène traumatique et à ses enjeux intimes, elle analyse l’impensable. Le phénomène de violence collective est abordé depuis le cœur de l’être, là où naissent la souffrance et la peur. Les choix dramaturgiques minimalistes, le plateau dépouillé – une banquette à mi-profondeur, deux micros sur pied à l’avant-scène, un écran – le parti-pris du non-jeu, mettent en valeur la voix et le corps des comédiennes, les failles et les fragilités des personnages qu’elles incarnent.
Lydie situe son propos dans le contexte d’un événement collectif d’une extrême violence et en suit l’onde de choc, en explore les répercussions dans le huis-clos familial. Cet événement est celui d’un attentat dans lequel a péri Odette sous les balles d’un jeune terroriste, dont elle s’aperçoit au moment même où il lui tire dessus qu’il est son propre fils. Mais il est aussi l’évènement traumatique de l’inceste qu’Odette a vécu dans son enfance. Comment survivre au trauma, comment éviter qu’il ne se propage aux générations suivantes ? Comment se reconstruire après les blessures infligées à la chair ? Comment travailler sur soi pour ne pas sombrer dans le néant et dans la haine, « la haine souterraine, silencieuse, attendant son heure pour nous dévorer », comme l’écrivait Lagarce. Il faut résister pour continuer à vivre et renaître, peut-être.
On retrouve dans cette pièce les motifs dont Lydie tisse ses autres textes : le village, l’entrelacement des temporalités et des générations (comme dans Les Devenants), la parole des femmes portant un discours de dissidence, le processus de remémoration, la famille, une parole post mortem (comme dans L’Opposante), les traces de l’enfance. C’est la même matrice romanesque qui se poursuit d’une pièce à l’autre : le même espace, la même géographie, les mêmes personnages. Et la langue de Lydie fait naître les images, elle nous fait « entrer dans le paysage », nous bouleverse et nous transmet sa vitalité malgré la noirceur du propos, comme dans l’époustouflant monologue de Pétunia. La pièce affirme la pertinence de cette « voie négative » à laquelle Lydie est si attachée dans ses travaux de chercheuse, comme dans son écriture dramatique : la catastrophe et la mort permettent de rejoindre la vie et de découvrir ce qui nous relie.
Mise en scène Lydie Parisse
Avec Audrey Joussain et Julie Pichavant/Ludivine Bluche
et la voix de Grégoire Seners
Musique Columbus duo
Le spectacle, après une résidence à Sortie Ouest (Béziers) et au Théâtre dans les Vignes (Couffoulens) en février 2018, a été créé à la Baignoire en février 2022, repris à la Cave Poésie en mars 2022, enfin lors du festival ados Alerte Rouge à Frontignan le 21 mai 2022 : 3 groupes d'ados ont mis en scène des extraits de la pièce, dont vous trouverez des photos dans l'onglet "médiation". La pièce s'adressant à des jeunes (3 personnages sur 4 ont 20 ans), cette expérience a été particulièrement émouvante.
Le texte est disponible en librairie ou sur le site de l'éditeur.
https://domens.pagesperso-orange.fr/theatreTangentes.htm#obeissance
Vous trouverez ici :
- des extraits vidéo d'une sortie de résidence en 2018 à Sortie Oueste à Béziers.
(il ne s'agit pas du spectacle définitif)
-Deux podcasts de rencontres radio :
Scén’Orama avec Annick Delafosse (Montpellier, le 11 février 2022) durée 30 mn
Magazine de Canal Sud, avec Marie-Madeleine (Toulouse, le 18 mars 2022) durée 60 mn
https://www.canalsud.net/IMG/mp3/magazine220318.mp3
(début de l'émission : au repère 41 :52)
- Un article de Manon Gineste paru dans Altermidi.org :
https://altermidi.org/2022/05/08/la-passion-de-lobeissance-de-lydie-parisse/
- Un article de Florence Thérond paru dans Profession Spectacle :
https://www.profession-spectacle.com/la-passion-de-lobeissance-la-soumission-jusqua-lextreme/
utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=aujourd-hui-sur-profession-spectacle-le-mag_351
La passion de l’obéissance,
une pièce d’une intensité rare.
par Manon Gineste
https://altermidi.org/2022/05/08/la-passion-de-lobeissance-de-lydie-parisse/
Noir
Le silence se fait
La salle se tait
Une femme entre sur la petite scène éclairée d’un projecteur simple, lumière dorée
elle ouvre un morceau de papier blanc
précautionneusement, en nous regardant
puis le lit
-une lettre, une adresse, la voix de quelqu’un que la peur pétrifie -
sa présence est magnétique, son visage expressif, le corps en tension
Le décor est simple
Le regard vient errer, se poser et découvrir petit à petit les éléments du décor, à mesure aussi que les deux comédiennes (Audrey Joussain et Julie Pichavant) vont venir exploiter l’espace scénique.
Le décor est créé par de petits objets, une perruque blonde, un miroir, des bouquets, deux micros sur pieds, des bougies qu’elles vont allumer.
Des objets-détails dont on sent que chacun a une importance cruciale, qu’ils ont été sélectionnés avec soin.
C’est le texte pourtant qui vient évoquer le décor, le décor absent, animer en nous des images puissantes, une maison en pierre, une chambre sombre, un radiateur, des rideaux blancs qui bougent dans la nuit, et puis des corps, des corps qui ne sont plus là, des corps fantômatiques et angoissants, un verger, une automobile brûlée, des bars le long d’une route de campagne, des images qui restent dans la tête comme si on les avait déjà contemplées.
C’est donc le texte qui vient puissamment évoquer, à travers le corps des deux comédiennes qui le performent avec émotion, avec ferveur, avec rage parfois.
Le décor se met à exister sous nos yeux.
Les différents monologues vivent et s’entremêlent et l’on comprend le tragique de l’histoire, l’histoire de l’attentat dans cet hôtel, cette femme qui s’est trouvée là, par hasard, et la reconnaissance par hasard, grâce à une tache de naissance, de ce fils qu’elle n’avait plus revu depuis des années.
La genèse de la souffrance et de la colère dans une famille.
En cela on pense à Ligne de Faille de Nancy Houston, livre qui mêle le récit, sous la forme monologue, de plusieurs individus d’une même famille en des lieux et temps différents et qui explore la question de la transmission involontaire des traumas et leur évolution.
Comment la tension opère-t-elle ?
Les voix se mêlent, se répondent, le spectateur participe, tout sauf passif, il démêle, s’interroge, interroge la chronologie et les récits.
En cela la musique composée par Columbus Duo est un acteur très important de la pièce, car elle participe à la montée de l’intensité et à son accalmie. C’est une musique superbe qui accompagne le texte, et l’anime. Par moments, on a la sensation d’être dans un road-movie et on pense à des films tels que Paris Texas de Wim Wenders ou encore à La double vie de Véronique de Krzysztof Kieślowski pour l’ambiance sonore, atmosphérique et planante.
La tension opère donc, car l’histoire est racontée en différentes temporalités, différents lieux, différentes époques, par différents personnages.
Et cela fonctionne sur notre besoin de voir, d’entendre, de comprendre, et sur la pulsion scopique du spectateur.
Ce qui s’est joué avant ou bien hors-champ crée de l’attente et du désir.
Lydie Parisse entremêle les voix des vivants et des morts, fait parler les revenants, et interroge notre rapport aux liens, à l’humain, à l’amour.
La passion de l’obéissance est une pièce d’une intensité rare.
Je crois que c’est une pièce qui marque, et ce, pour toujours.
C’est un texte que l’on garde en soi, et que l’on a besoin d’avoir près de soi, pour le relire, dans les moments de troubles, comme dans les moments de joie.
Parce que ça rappelle des choses essentielles, des choses nécessaires sur la famille, sur la colère, sur le feu, sur la haine et puis sur l’aveuglement, la docilité dans notre monde contemporain. C’est un texte qui parle d’obéissance et d’endoctrinement tout en électrisant le spectateur, en lui demandant une concentration absolue pour comprendre, comprendre et vivre la pièce dans toute sa beauté.
La Passion de L’obéissance de Lydie Parisse rappelle qu’aujourd’hui, plus que jamais, il faut continuer à lutter pour appréhender, décrypter les informations et surtout continuer de s’indigner et de se révolter.
Théâtre dans les Vignes, 10 février 2018
Théâtre dans les Vignes, 10 février 2018
Théâtre dans les Vignes, 10 février 2018
Théâtre dans les Vignes, 10 février 2018
Théâtre SORTIE OUEST à Béziers, 9 février 2018
Pétunia raconte sa rencontre avec son frère le kamikaze/ Théâtre SORTIE OUEST à Béziers, 9 février 2018
Odette raconte son passé comme hôtesse/ Théâtre dans les Vignes, 10 février 2018
Théâtre dans les Vignes, 10 février 2018
Théâtre SORTIE OUEST à Béziers, 9 février 2018
EXTRAITS
UN.
Dans le présent.
LA RESCAPEE DE OUARZAZATE.– Pétunia ?
J’étais au bord de la piscine
Dès les premières rafales on s’est allongés au sol
Elle a été touchée, me suis abritée sous son corps
L'ai vue cesser de respirer
J’ai vu le jeune qui s’amusait vraiment
Dès qu’il croisait le regard de quelqu’un lui tirait une balle dans la tête
Pourquoi elle est morte et pas moi ?
Peux plus croiser personne dans la rue
Peur qu’ils viennent finir le travail
Vous êtes la première personne à qui je parle
Vis terrée contre mon radiateur
Et la nuit vers trois heures
Toujours le même cauchemar...
Ne me sépare plus de ce fortune cookie porte bonheur
A l’intérieur du papier doré le cookie est cassé en mille morceaux
Seul lien qui me reste avec les silhouettes dorées
Des victimes sous leurs couvertures de survie
Nous sommes des survivants
Vous êtes des survivants
Vous ne l’aviez pas remarqué ?
Toute la journée dessine des mandalas pour remettre de l’ordre
Dans le monde
Dans mon monde
Colorie les périphéries puis le centre
Chaque couleur a un sens
Chaque couleur cherche à atteindre quelque chose en moi
Quelque chose de perdu
D’endormi
Ai arrêté de m’habiller en noir Le noir c’est fini
M’habille de toutes les couleurs Tant pis si je ressemble à un clown
Reste enfermée dans mon appartement collée au radiateur
Regarde des films en couleurs Ecoute du rock
Peux plus sortir
Les gens sont des ennemis
Les gens vont fnir le travail
Les gens sont des criminels
Pourquoi elle est morte et pas moi ?
Toutes les nuits à la même heure
Me réveille
Toutes les nuits
À la même heure
Le même rêve
DEUX.
Dans le passé.
ODETTE. – Aujourd’hui c’était la fête des mères
De toutes les mères
Mes filles ont fait une photo de moi
C’est dimanche
On a fait un bon repas avec les enfants et petits enfants
Je me suis mise devant la fenêtre ouverte de ma cuisine
Devant un beau géranium rouge
J’aime beaucoup les géraniums rouges
C'est ma petite qui venait de me l’offrir
Il fait beau
Le ciel est bleu L'herbe luit
J'ai l’air d’une vieille femme paisible
D'une femme ordinaire
Comme toutes les autres,
Je suis bien coiffée J’ai gardé mes cheveux teints en blond
Je trouve que c’est pratique pour camoufler les cheveux blancs
Je porte mes lunettes d’or et de diamants
Un sobre pull blanc Un pantalon marron
Ma cuisine est bien tenue Mes casseroles bien astiquées
Mes torchons sèchent en bonne place
Je souris
Et ce sourire est de défi
Je me moque d’eux
De mes frères et de mes sœurs
Jamais pris de mes nouvelles
Ils me croient loin
J'aimerais leur dire que je suis là
Tout près
Que je n’ai même pas à me cacher
Bien fait pour eux
Je n’ai pas fui la région de mon enfance
voyez le paysage à la fenêtre
Voyez les vaches
Comme elles paissent paisiblement sous mon pommier
Cette photo que vous prenez
Mes filles
Ils ne la verront jamais
Eux qui ont tout oublié jusqu’à mon prénom
Eux dont je ne suis pas sûre qu’ils existent
Qu’ils aient existé
Aujourd’hui c’est la fête des mères et devant ma fenêtre ouverte
J'ai l’air d’une mère comme les autres
Et pourtant moi seule le sais
Le plus dur c'est d'accepter de ne jamais savoir
Si tes souvenirs sont vrais ou faux
Aujourd’hui c’était la fête des mères
Demain je serai à Ouarzatate
Les portes du désert 42 degrés à l’ombre
Mon cadeau de fêtes des mères
Et puis je reviendrai à l’ombre de mon pommier
Rien que pour les provoquer