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VORTEX (LA SALLE AUX DISQUES)

LE TUBE, CIAM, TOULOUSE 2016

Lien  vidéo  

https://vimeo.com/157578614

L’idée de Vortex est venu de Samuel Beckett. Dans son livre consacré à Proust, il écrit que l’artiste doit regarder le monde avec l’œil du cyclone :

 

"La seule recherche féconde est une excavation, une immersion de l’esprit, une plongée en profondeur. L’artiste est certes actif, mais d’une manière négative : il se dérobe à la vanité des phénomènes situés à la circonférence périphérique, il se laisse attirer jusqu’à l’œil du cyclone."

 

Beckett est pour moi avant l’heure un grand expérimentateur des formes contemporaines, à la fois théâtrales, filmiques, plastiques, chorégraphiques, par son travail décisif, non seulement sur le langage, mais  sur le son, l’image, l’espace.

Vortex est une installation vidéo et sonore immersive.

Au sol, une cinquantaine de disques. Sur les disques, les titres des morceaux ont été effacés.

Une chaise, grise, vide.

Au mur, la projection vidéo en boucle d’un film de tornade, avec peu à peu, un point de vue de surplomb. On se retrouve au sommet de la tornade, dans l’œil du cyclone, on est pris par le mouvement hypnotique de l’œil du cyclone, et en même temps, cet œil nous regarde.

Une bande son renforce ce caractère hypnotique. Un son de musique des sphères, fort, en continu.   

A l’origine, Vortex, est le premier espace que sont invités à parcourir les visiteurs dans  l’installation-déambulation L’Encercleur, qui propose une immersion sensorielle à travers six espaces, des périphéries vers un centre (auquel on ne peut accéder). Ces cosmologies imaginaires, on les retrouve dans les dispositifs scénographiques de Beckett : les errances des personnages, leurs parcours en boucle autour d’un centre qui se déplace sans cesse à cause de la gravitation terrestre, les personnages épousent le mouvement de cette gravitation et ils rêvent de contempler l’abîme, ce qui ne peut être vu, ils s’arrêtent au bord d’un abîme, comme la falaise du texte du même nom. 

 

Qu’est ce que voir ? qu’est-ce qu’être vu ? Esse est percipi. Voir c’est être perçu, écrivait Berkeley, dont la phrase sert de pré-texte à Film, court-métrage muet en noir et blanc tourné en 1964 avec Buster Keaton.

Lydie Parisse

 

« Une expérience des limites »

 

 

 « Décrivant des sortes d’arabesques, le public devient acteur d’un mouvement, il passe de l’autre côté du « miroir », pour ainsi dire. Nous sommes alors pris dans un tourbillon d'images, de sons, de mots. En haut - en bas, dedans - dehors, devant - derrière, salle - scène, spectacle - exposition... Nous effectuons une sorte de danse où l'on se retrouve tantôt spectateur, tantôt acteur et finalement les deux.

C'est à une expérience des limites à laquelle Lydie Parisse nous invite. C'est aussi une expérience des limites de soi et de l'autre car ce qu’elle met en scène, c'est notre propre vie à travers la sienne, celle de notre enfance qui sans cesse refait jour jusqu'à notre dernier. »

 

Jérome Carrié,

commissaire de l’exposition « Periphéries I »

 La Fabrique, Toulouse, janvier 2016

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