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L’ŒIL DU CYCLONE 

 HOMMAGE A  SAMUEL BECKETT 2008

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L’installation « L’œil du cyclone », forme évolutive de l’installation « Cercles » propose une déambulation vers un centre hypothétique qui se dérobe, et fait référence à la tradition de la voie négative. Dans son essai sur Proust, Beckett écrivait : « La seule recherche féconde est une excavation, une immersion, une concentration de l’esprit, une plongée en profondeur. L’artiste est certes actif, mais d’une manière négative : il se dérobe à la vanité des phénomènes situés à la circonférence périphérique, il se laisse attirer jusqu’à l’œil du cyclone ».

L’installation, dans les deux étapes de sa réalisation, est précisément décrite et illustrée par des photos, dans les annexes du livre  L’Encercleur. Dans la seconde étape, Yves Gourmelon donne, derrière une vitre, une performance immobile de « Imagination morte imaginez ».

Lors d’une conférence invitée au festival d’Avignon 2008, dans le cadre des Rencontres de la Chartreuse, j’ai évoqué les relations qu’entretenait l’écriture de Beckett avec le multimédia, faisant de ce chercheur un précurseur de notre modernité. Dans ses pièces radiophoniques et ses pièces pour la télévision, Beckett a travaillé sur la relation de l’image et du son, par l’usage de la vidéo et des voix off. Par ailleurs, dans le prolongement de la Sur-marionnette de W.-G. Craig, Beckett s’intéressait à une figure qui puisse dépasser la figure humaine, et rejoindre, par certains aspects, les recherches actuelles sur l’intelligence artificielle et les robots. Entre l’animé et l’inanimé, le mouvement et l’immobilité, le moi et le non moi, le sujet et l’objet, l’homme artificiel, sur scène, pourrait rendre compte de l’inquiétante étrangeté d’une parole, d’une présence, entre humain et le non-humain, entre mort et vie.  

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